Le 15 mai 2025, l’Assemblée nationale a adopté un amendement majeur qui remet en question l’une des mesures phares de la loi APER (Accélération de la production d’énergies renouvelables) de 2023. L’obligation de couvrir les parkings extérieurs de plus de 1 500 m² avec des ombrières photovoltaïques est désormais assouplie, voire supprimée dans les faits. Une décision qui suscite de vives réactions dans le secteur de l’énergie renouvelable.
Une nouvelle version de l’obligation : plus de flexibilité, moins d’ambition ?
Jusqu’à présent, les propriétaires de parkings extérieurs de grande superficie étaient tenus d’installer des ombrières équipées de panneaux solaires sur au moins la moitié de la surface. Cette exigence visait à favoriser le développement du photovoltaïque tout en limitant l’artificialisation des sols.
Avec le nouvel amendement, voté dans le cadre d’une proposition de loi visant à simplifier le droit de l’urbanisme et du logement, cette obligation évolue. Les gestionnaires de parkings ont désormais le choix entre trois options pour couvrir au moins 50 % de la surface :
- Installer des ombrières produisant de l’énergie renouvelable (photovoltaïque) ;
- Planter des arbres pour fournir de l’ombre ;
- Ou combiner les deux approches.
Si la végétalisation des parkings est une initiative positive sur le plan environnemental, elle ne contribue toutefois pas à la production d’énergie, ce qui inquiète une partie des acteurs de la transition énergétique.
Une décision vivement critiquée par les professionnels du secteur
Les professionnels du solaire dénoncent une « marche arrière » au moment même où la France accuse un retard dans le développement de ses capacités photovoltaïques. Cette disposition affaiblit, selon eux, un levier simple et efficace pour déployer des installations solaires sur des surfaces déjà artificialisées.
Au-delà de l’aspect énergétique, cette décision soulève aussi des questions de cohérence politique. Le gouvernement affiche l’objectif de faire de la France un leader des énergies renouvelables, mais multiplie les signaux contradictoires. Quelques jours avant cette décision, une autre proposition a été rejetée : elle visait à relever le seuil d’obligation de solarisation des toitures commerciales, de 500 à 1 100 m².
Quelle stratégie énergétique pour la France ?
Cette série de reculs alimente le sentiment d’un flou croissant dans la stratégie française en matière de transition énergétique. Alors que les objectifs climatiques européens deviennent de plus en plus pressants, le photovoltaïque — pourtant l’une des solutions les plus matures et rentables — semble pâtir d’un manque de volonté politique claire.
La suppression de cette obligation pourrait ainsi avoir des conséquences durables sur l’investissement dans le secteur et la crédibilité de la France en matière de planification énergétique.